A l’issue des Assises de l’eau, le gouvernement relance la politique de protection des captages d’eau potable. Il va confier un droit de préemption aux collectivités et fixe l’objectif de doter 1000 captages prioritaires d’un plan d’action d’ici fin 2021.
François de Rugy doit présenter ce lundi des mesures pour mieux protéger la qualité de l’eau, la partager et préserver les rivières et les zones humides, alors que le réchauffement climatique va entraîner une baisse de l’eau douce disponible dans l’Hexagone.
Le ministre doit présenter lundi une vingtaine de mesures après sept mois de négociations entre représentants du monde agricole, des associations environnementales, des collectivités, des agences de l’eau, dans le cadre d’une deuxième phase des assises de l’eau.
Pour inciter les particuliers à consommer moins d’eau, les collectivités pourront ainsi mettre en place des tarifications variables en fonction de la consommation et des saisons. En clair, le prix de l’eau augmenterait à partir de certains seuils pour pénaliser les gros consommateurs ayant une piscine ou lavant souvent leurs voitures. En contrepartie, la mise en place d’une tarification sociale de l’eau pour les ménages les plus modestes, pour l’instant au stade de l’expérimentation, devrait être généralisée.
Le gouvernement souhaite aussi améliorer la qualité de l’eau. Pour réduire les épandages de produits chimiques à proximité de sources ou de nappes phréatiques alimentant le réseau d’eau potable, les communes disposeront à l’avenir d’un droit de préemption sur les terres agricoles dans ces zones. En 2013, 1 000 captages d’eau prioritaires avaient été repérés, mais seule la moitié bénéficie d’un plan d’actions. Le ministère veut que la totalité soit concernée d’ici fin 2021.
Une autre piste envisagée est de faciliter les usages des eaux de pluie, des eaux retraitées par les stations d’épuration ou encore les eaux domestiques dites « grises » (douche, lavabo, lave linge…) pour arroser des pelouses ou laver des voitures. Des retenues d’eau pourront être créées, mais uniquement si elles répondent à plusieurs besoins.
Des demandes d’agriculteurs de stocker l’eau pendant l’hiver se heurtent parfois à l’opposition d’associations environnementales, comme dans le conflit récent autour du barrage de Caussade dans le Lot-et-Garonne. Le ministère prévoit également de remettre en état naturel 25 000 km2 de cours d’eau.
La première partie des assises de l’eau avait mis l’accent sur la rénovation des réseaux d’eau potable pour éviter les pertes qui concerneraient un litre sur cinq.
Sources : Les collectivités disposeront d’un droit de préemption sur les zones de captage d’eau potable et Mesures annoncées par François de Rugy pour mieux protéger l’eau