Quels en sont donc ses bénéfices supposés ?
Le premier bénéfice supposé concerne la structure du sol, en particulier dans des sols de limons sableux hydromorphes. Naturellement, ces sols ne sont pas faciles à conduire en travail du sol réduit ou absent, comme dans le cas du semis direct.
La présence de racines vivantes dans le sol pourrait donc en améliorer la structure et faciliter une réduction du travail du sol ; ce qui, à son tour, aurait un impact positif en termes d’autonomie des agriculteurs puisque les charges de mécanisation et d’énergie en seraient réduites.
Grâce à cette amélioration de la structure du sol, les couverts permanents ou plantes associées pourraient aussi favoriser l’infiltration de l’eau en hiver et, donc, permettre d’avoir des cultures d’hiver en meilleur état. Des observations confirment déjà cela sur des colzas associés, ou sur du blé sur couverts permanents.
Le second bénéfice supposé concerne la réduction de la fertilisation azotée puisque, bien sûr, la légumineuse en apporte naturellement dans le sol. Ce bénéfice n’est cependant pas automatique et dépend de la dynamique de croissance du couvert.
Nous pouvons par ailleurs espérer concurrencer la levée des mauvaises herbes – à condition que le couvert ne devienne pas, lui-même, concurrentiel de la culture. Sachant qu’avec cette pratique le spectre des herbicides utilisables dans les cultures est restreint, nous n’y voyons pas encore très clair sur les bénéfices ou contraintes de la pratique vis-à-vis du désherbage.
Enfin, chez les éleveurs, cela peut aussi permettre de produire du fourrage en interculture et donc de gagner en autonomie sur l’alimentation des animaux et même, pourquoi pas, d’un méthaniseur.
Source : Jérôme Labreuche, céréales sous couvert permanent – A2C le site de l’agriculture de conservation