Nous sommes en plein champs. D’un côté la maison de Michel Delire. De l’autre, des hectares de pommes de terre et des champs fraîchement labourés. « Avant, il y avait une cohorte de vanneaux, grives, corbeaux, mouettes, goélands qui suivaient le tracteur. Ici, sur cette vingtaine d’ha, fait extraordinaire, l’agriculteur a labouré toue la journée il n’a jamais eu un seul oiseau derrière sa charrue. Et s’il n’y a pas d’oiseau, c’est qu’il n’y a plus rien à manger ! »
Combien devrait-il y avoir de verres de terre, en moyenne ? « Dans une terre bio, on varie entre 150 et 250 vers au m². Dans une comme celle-ci on doit tourner à…zéro ou un ver perdu au mètre carré ! »
Quelles seront les conséquences si la pluie se met à tomber très fort ?
« Je prends toujours l’exemple de la baignoire. Une baignoire » sans trou » pour évacuer l’eau. Les vers de terre « anéciques » (ceux qui aèrent le sol) permettent à l’eau de s’évacuer. Or, on constate de plus en plus d’accumulations d’eau, des mares de centaines de m². Parce qu’il n’y a plus assez de vers anéciques ! S’il y a moins de faune dans le sol, il y a aussi moins de déjections, de structurants, de colles. Et cette terre a tendance à être moins liée. »
« Dès qu’il y a une pente, les terres sont emportées et dévalent. Avec les catastrophes d’inondations que l’on connait, des terres de plus en plus chargées, brunes ! Cette terre qui a quitté les champs ne reviendra plus jamais. Donc ça s’appauvrit, très rapidement. C’est un phénomène qui est très alarmant et très préoccupant pour les dix prochaines années. »
Source : Inondations et coulées de boues: la faute aux vers de terre qui désertent?