Le groupe de grande distribution Lidl est prêt à investir directement dans les filières agricoles, en particulier dans les fruits et légumes bio ou la viande, affirme sa direction dans une interview au magazine LSA.
Actuellement « la disponibilité n’est pas suffisante et nous rencontrons de grandes difficultés d’approvisionnement. C’est pour cette raison que nous sommes en train de développer des contrats de mises en culture avec Paysans bio et d’aider au financement d’agriculteurs en conversion », a-t-il expliqué. De la même manière « investir dans un outil de transformation de la viande pourrait nous intéresser. (…) Il n’y a rien de concret pour l’instant, mais le sujet est en réflexion », a ajouté le dirigeant.
Sur un plan plus général, Lidl France veut promouvoir auprès des candidats à la présidentielle la mise en place de contrats tripartites entre distributeurs, industriels et agriculteurs, afin d’aider certaines filières à sortir de la crise qu’elles traversent.
« Dans le cadre d’un contrat tripartite, l’industriel s’engage à payer le prix négocié auprès de l’éleveur. La négociation entre l’industriel et le distributeur intervient dans un second temps et de façon séparée. Pour moi, c’est un moyen de préserver la relation avec les éleveurs » et de « partager des valeurs », explique Michel Biero. « La difficulté vient surtout de l’opposition des industriels » qui dans ce type de contrat « devient en fait un prestataire de services, et c’est ce qui le dérange », ajoute-t-il. Lidl affirme avoir déjà conclu cinq contrats tripartites avec ses fournisseurs.
L’enseigne longtemps spécialisée dans le hard-discount a entamé depuis trois ans un vaste changement d’image pour se présenter comme un « supermarché de proximité à dominante marques propres ».
Elle avait récolté l’an dernier 4 millions d’euros pour venir en aide aux éleveurs en difficulté dans le cadre d’une opération de collecte. L’enseigne est prête à renouveler l’opération mais avec les autres distributeurs, a dit Michel Biero.