Après une campagne climatique hors-norme, les reliquats azotés mesurés en 2017 se révèlent très supérieurs à ceux des années précédentes. Cette situation est la conséquence d’une campagne 2015-2016 très atypique, avec de très faibles rendements, peu d’azote exporté et une faible pluviométrie hivernale.
ette année, plus de 55 % des résultats obtenus par Galys, laboratoire d’analyses agricoles, affichent des reliquats azotés à plus de 50 unités par hectare, contre à peine 13 % en 2016. Auréa AgroSciences a, de son côté, analysé 85 000 parcelles dans toute la France. « Le reliquat moyen disponible est de 71 kg N/ha, annonce Mathieu Valé, responsable technique du pôle agriculture, ce qui représente un écart de 32 kg N/ha entre 2016 et 2017. »
Reliquat disponible moyen (kg/ha) pour les régions où plus de 100 parcelles ont été analysées. (©Aurea)« Les conditions climatiques, avec un faible ensoleillement au printemps 2016, n’ont pas permis à l’azote de migrer vers le grain. Les pailles enfouies après moissons, et surtout les racines, contenaient des quantités d’azote plus importantes, explique Bruno Felix-Faure, expert en agronomie chez Galys. L’automne et l’hiver très peu pluvieux qui ont suivi n’ont pas engendré de lessivage de cet azote qui est resté dans les sols. »
En fonction de la culture, le reliquat moyen disponible diffère légèrement. Auréa AgroSciences observe que les parcelles en colza ont les reliquats les plus faibles du fait d’une absorption de l’azote au cours du développement végétatif de la plante plus importante que pour les blés. « Les parcelles prévues en betteraves présentent les reliquats les plus élevés. Le précédent peut avoir aussi un effet, surtout s’il s’agit une légumineuse. De même, l’apport de produits organiques ou une culture intermédiaire augmentent le reliquat moyen disponible. » (Pour plus de détails sur les observations faites par le laboratoire Aurea, cliquez ici.)
« La mesure du reliquat azoté et son utilisation dans la construction du plan de fumure est un levier pour optimiser les charges d’exploitation. Ainsi, avec des reliquats azotés pour la plupart supérieurs à 60 unités par hectare, il était possible de faire l’impasse sur le 1er apport, commente Bruno Félix-Faure. Le diagnostic doit cependant être complété par d’autres outils d’aide à la décision. Les outils de mesure ou d’analyses directes sur végétaux, comme l’analyse bio-savital proposée par Galys sur la sève, permettront un pilotage plus précis. »
Source : Niveaux des reliquats azotés 2017